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Sébastien

Comment identifier et délimiter les milieux humides du Québec ?

Dernière mise à jour : 10 nov. 2023


Commençons tout d'abord par définir ce qu'est un milieu humide. Au Québec, la définition suivante est communément utilisée et acceptée : « Les milieux humides regroupent l’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer, dans la mesure où elles sont présentes, les composantes sol ou végétation. » (Couillard et Grondin, 1986).


En résume, il s'agit d'un terme qui regroupe un large spectre d'écosystèmes qui ont tous en commun un élément : la présence d'eau dans les sols.





 

L'hydrologie des milieux humides


La présence d’eau est donc l’élément clé permettant l’établissement d’un milieu humide. Il suffit en effet d'une période d'inondation relativement courte (quelques semaines) pour modifier la nature du sol et de la végétation, en particulier si les inondations sont récurrentes.


L’hydrologie influe donc sur l’environnement physicochimique du sol et a ainsi un effet sur la végétation.

Si l’hydrologie est le critère déterminant, c’est également le plus difficile à évaluer, puisqu’il peut varier sur une base journalière, saisonnière et annuelle. Étudier les conditions hydrologiques d’un milieu humide peut être complexe et nécessiter un suivi à long terme ainsi que des investissements importants. Au moment de la visite sur le terrain, plusieurs indices hydrologiques peuvent cependant être observés et témoigner des conditions hydrologiques. Pris seuls, ils ne permettent cependant pas d’établir avec certitude la délimitation du milieu humide. L’inondation d’un site à un moment précis, ne suffit pas à le définir comme un milieu humide. Ci contre : Exemple d'un milieu humide asséché.


Mais alors, quelle est la méthode utilisée pour délimiter les milieux humides ?


Comme on vient de le voir, la présence d'eau de manière régulière modifie les caractéristiques du sol et par conséquent le type de végétation qui s'y établie. Nous avons donc nos deux critères principaux pour l'identification et la délimitation des milieux humides : la végétation et les sols (le troisième critère étant la présence d'indicateurs hydrologiques).


Exemple de délimitation d'un milieu humide (source : Identification et délimitation des milieux humides du Québec méridional, MDDELCC)

 

Critère 1 : la végétation des milieux humides


Certaines espèces de plantes sont adaptées à la vie dans des conditions d'inondation ou de saturation du sol en eau, alors que d'autres ne tolèrent pas la moindre accumulation. Certaines associations végétales sont également typiques des milieux humides et permettent aux professionnels avertis de poser un diagnostic.


La végétation présente dans les milieux humides et autour de celui-ci est donc analysée à partir des résultats de nos inventaires, en précisant le recouvrement et la composition des strates de végétation (arborescente, arbustive et non ligneuse).


La méthode utilisée (Identification et délimitation des milieux humides du Québec méridional, Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques) considère que la végétation est typique des milieux humides si elle remplit au moins une des conditions suivantes :


▪ Elle est dominée par des espèces hydrophytes (typiques des milieux humides);


▪Elle présente au moins 10 % de recouvrement par les espèces vivaces obligées des milieux humides, non limitées aux micro dépressions du site.


La liste des espèces vasculaires obligées et facultatives des milieux humides est utilisée pour cette analyse.


 

Critère 2 : Les sols hydromorphes


Les sols hydromorphes présentent des conditions de drainage mauvaises ou très mauvaises. En d'autres termes : l'eau s'y accumule.


Sans rentrer dans des détails trop techniques, on distingue généralement 3 types de sols hydromorphes:


▪Les sols organiques (majoritairement composés de restes de plantes plus ou moins décomposés : mousses, feuilles, racines, etc.);


▪ Les sols minéraux à mauvais drainage : ils présentent des traces de gleyification ou des mouchetures d'oxydation;


▪ Les sols minéraux dégageant une odeur d’œuf pourri (sulfure d’hydrogène).


 

Résumé


Comme nous venons de le voir dans cet article, la présence d'eau est l'élément commun à tous les milieux humides. Cependant cette eau peut n'être présente que quelques semaines par an, par conséquent il ne s'agit pas du critère principal pour l'identification et la délimitation des milieux humides.


On conclura plutôt à la présence d’une hydrologie typique des milieux humides par la présence, au terrain, de sols hydromorphes et d’une végétation typiques des milieux humides.



 

Sources








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