top of page
Rechercher

J'ai acheté un terrain sans vérifier ces points : l'erreur à 100 000$

  • Sébastien
  • il y a 6 jours
  • 4 min de lecture

L'appel que nous recevons trop souvent


Chaque année, notre équipe de biologistes reçoit des appels de propriétaires désespérés. L'histoire est toujours la même : ils viennent d'acheter leur terrain de rêve, souvent après des mois de recherche. Ils ont trouvé l'emplacement parfait, négocié le prix, signé chez le notaire. Quelques mois plus tard, pleins d'enthousiasme, ils déposent leur demande de permis de construire à la municipalité.


C'est là que tout bascule. La municipalité exige une caractérisation environnementale. Un biologiste se déplace, fait son inspection, et le verdict tombe : présence de milieux humides protégés sur une partie importante du terrain. Zone non-constructible, ou construction si limitée qu'elle rend le projet impossible.


Leur terrain acheté 100 000 $ ne vaut pratiquement plus rien. Difficile à revendre, l'argent est bloqué, le rêve semble inatteignable, et le stress commence.



Pourquoi tant de gens passent à côté


Le problème, c'est qu'un milieu humide ne ressemble pas toujours à ce qu'on imagine. On pense marécage, eau stagnante, grenouilles et quenouilles. Mais la réalité est bien plus subtile. Un milieu humide peut être une simple dépression dans un terrain boisé, un fossé qui semble banal, une zone où le sol reste spongieux quelques semaines par année. Les cours d'eau intermittents, eux, peuvent être complètement secs quand vous visitez le terrain, en particulier l’été.


Souvent, le vendeur lui-même ne sait pas qu'il y a un milieu protégé sur son terrain. Le courtier immobilier non plus. Ce n'est pas de la mauvaise foi, c'est simplement que personne n'a fait vérifier. Et dans l'excitation de l'achat, avec la pression de ne pas perdre une bonne opportunité, les acheteurs sautent les étapes cruciales de vérification.


milieu humide biologiste

Auriez vous identifié ce milieu humide ? Il en a pourtant les caractéristiques : espèces hygrophiles et présence d'un sol hydromorphe.



Le scénario catastrophe (histoire réelle)


Martin (nom modifié) a acheté un terrain dans les Laurentides en février. Son projet était ambitieux : y construire deux maisons. Il a visité en plein hiver, tout était recouvert de neige. Le terrain semblait parfait, bien situé, pas trop loin des services. L'achat s'est conclu rapidement.


Quelques mois plus tard, il dépose sa demande de permis. La municipalité lui demande une caractérisation environnementale. "Routine", lui dit-on. Il contacte un biologiste, qui effectue la visite terrain, et c'est là qu'il doit lui annoncer la mauvaise nouvelle : plus de la moitié du terrain est occupée par un milieu humide. Ce qui était caché sous la neige en février s'est révélé au printemps : eau stagnante, grenouilles, canards, végétation typique des milieux humides. La zone constructible restante est insuffisante pour accueillir ne serait-ce qu'une maison.


Il a essayé de revendre. Mais dès qu'il divulgue la présence du milieu humide, les acheteurs potentiels fuient ou offrent des sommes bien loin de son prix d’achat. Son terrain ne vaut pratiquement plus rien. Aujourd'hui, plusieurs mois plus tard, il est toujours propriétaire d'un terrain sur lequel il ne peut pas construire, et qu'il n'arrive pas à revendre.



Les 4 vérifications qui auraient tout changé


La bonne nouvelle, c'est que cette catastrophe aurait pu être évitée facilement. Voici les quatre vérifications essentielles à faire AVANT de signer l'achat d'un terrain.


1. Contacter la municipalité avant d'acheter


Avant même de faire une offre d'achat, appelez le service de l'urbanisme de la municipalité. Demandez quelles sont les contraintes environnementales connues sur le terrain qui vous intéresse. Informez-vous sur le zonage, mais aussi et surtout sur les règlements concernant les milieux humides et hydriques. Demandez la liste complète des documents qui seront requis pour obtenir un permis de construire.


Cette démarche est gratuite et ne prend qu'un seul appel téléphonique. Pourtant, c'est une étape que beaucoup d’acheteurs négligent. La municipalité a souvent des informations précieuses sur les terrains de son territoire, et certaines ont même cartographié les zones sensibles.


2. Consulter les cartes gouvernementales


Le gouvernement du Québec met à disposition plusieurs outils cartographiques gratuits. Les cartes écoforestières du ministère des Ressources naturelles et des Forêts, les images satellites, ainsi que les cartes des milieux humides potentiels, peuvent vous donner des indices précieux. Vous pouvez y accéder en ligne.


Attention toutefois : ces cartes ne sont pas exhaustives. L'absence d'un milieu humide sur la carte ne garantit pas son absence sur le terrain. Les cartographies gouvernementales sont basées sur des données parfois anciennes et à grande échelle. Elles constituent un bon point de départ, mais jamais une garantie absolue.


3. Ajouter une clause conditionnelle (parlez-en à votre courtier)


Lorsque vous faites votre offre d'achat, incluez une clause conditionnelle. Par exemple : "Conditionnel à l'absence de milieux protégés empêchant la construction d’une maison à tel endroit" ou "Conditionnel à l'obtention d'une caractérisation environnementale favorable par un biologiste qualifié".


Cette clause vous protège légalement et vous permet de vous retirer de la transaction si des contraintes environnementales majeures sont découvertes. Discutez-en avec votre courtier immobilier, qui pourra rédiger la clause appropriée. C'est une protection gratuite qui peut vous sauver la mise.


4. Faire réaliser une étude de caractérisation des milieux naturels par un biologiste


C'est l'investissement le plus important, mais aussi le plus sécurisant. Avant de finaliser votre achat, faites appel à un biologiste qualifié pour une visite de caractérisation. Ce professionnel se déplacera sur le terrain, identifiera la présence ou l'absence de milieux humides, de cours d'eau et d'espèces à statut précaire. Il évaluera la faisabilité réelle de votre projet de construction.


Le coût d'une telle étude varie et dépendra de la superficie du terrain, sa localisation et sa complexité. C'est un investissement qui peut sembler élevé au premier abord, mais qui devient toujours dérisoire quand on le compare au prix d’achat du terrain, et à la perte potentielle. Mieux encore, si des contraintes sont identifiées, vous pourrez utiliser cette information pour négocier le prix à la baisse, ou tout simplement passer à un autre terrain en connaissance de cause.



Ne faites pas cette erreur


L'achat d'un terrain est un investissement majeur. C'est souvent l'aboutissement d'un rêve, le début d'un grand projet de vie. Il serait tragique de voir ce rêve s'effondrer à cause de vérifications négligées qui auraient coûté une fraction du prix du terrain.


Avant d'acheter votre terrain, contactez-nous pour une évaluation pré-achat. Nos biologistes peuvent se déplacer rapidement pour évaluer la présence de milieux protégés et vous donner l'heure juste sur la faisabilité de votre projet.

 


 
 
 

Commentaires


logo2.png

© 2022 par Nereis Environnement. 

bottom of page